Comprendre le déni. Comment s’en sortir.
Le déni désigne un refus de reconnaître la réalité d’une perception traumatisante. Il s’agit d’un mécanisme de défense inconscient qui constitue une protection nécessaire devant une réalité si angoissante qu’elle peut provoquer un effondrement psychique.
Il permet de préserver le sentiment de sécurité et protège de l’angoisse. C’est une stratégie inconsciente de gestion de l’anxiété, une mesure de protection face au choc émotionnel. Tel un mur invisible construit pour de se protéger du danger, le déni permet alors d’amortir le choc.
La majorité des gens n’ont aucune idée à quel point ils sont dans le déni. On dit que c’est une stratégie de défense. On croit ne pas pouvoir gérer la réalité, soit qu’on ne pourrait pas y faire face, qu’on ne trouverait pas de solution, soit qu’on pourrait souffrir, au point d’avoir peur de se mettre en danger.
Ce qui est surprenant, c’est à quel point notre ego nous fait croire que le fait de nier la réalité et nos sentiments nous aidera à être plus heureux.
Voici différentes façons d’être dans le déni :
- S’évader dans un monde imaginaire ou partir dans un univers astral pour fuir ce qui est en train de se dire ou de se passer. On dit souvent de ces personnes qu’elles ne sont pas là, qu’elles ne nous écoutent pas ou qu’elles interrompent souvent, car elles n’ont pas suivi la conversation.
- Essayer de faire croire aux autres de ne pas être dérangé par une personne où une situation, alors que les autres ressentent que ce n’est pas vrai.
- Quand on ose parler d’un problème, s’empresser d’ajouter que ce n’est pas grave.
- Ne pas sentir sa fatigue ou ses malaises physiques.
- Préférer démontrer une grande capacité de travail, en niant ses limites.
- Être incapable d’avouer qu’on en veut à son parent de même sexe, même qu’on le hait.
- Ne pas voir la réalité en face. Se croire nul et croire que les autres nous trouvent nul. Cela peut donner des situations comme :
- Avoir l’habitude de déformer ce que quelqu’un dit, en étant convaincu que l’autre critique.
- Se retirer, se mettre à l’écart, ne pas donner son opinion, ne se croyant pas assez important pour que ça intéresse les autres.
- S’isoler, s’empêcher d’avoir une belle vie sociale.
- Avoir de la difficulté à parler de ses problèmes, soit parce qu’on ne veut pas admettre que c’est un problème, soit parce qu’on ne se croit pas assez important pour que l’autre s’y intéresse.
À force d’être dans le déni, nos peurs augmentent, car c’est ainsi que nous les alimentons. Nous finissons par paniquer de plus en plus souvent et rapidement. C’est de cette façon que notre corps s’épuise et tombe malade. Il s’agira souvent d’une maladie importante.
Mécanisme de défense
Nous utilisons tous ce mécanisme. Présent en petites quantités ce désaveu de la réalité participe à une stratégie inconsciente de gestion émotionnelle. Mais lorsqu’il est important, le déni sous-tend différents symptômes psychiques tel le délire ou le fétichisme. Le fonctionnement basé sur le déni est souvent l’héritage familial et se communique dès les premières relations avec les parents. Ça se passe comme si la famille imposait une préfiguration de la réalité qui ferme, par une injonction plus ou moins tacite, l’accession à des nouvelles perceptions.
A de nombreux moments de notre existence, Il y a un choix important à faire entre deux chemins. Ce choix, nous le faisons fréquemment, voire tous les jours. Les deux options sont très différentes et ne se rejoignent pas : les horizons vers lesquelles elles sont susceptibles de nous emmener sont complètement opposés. L’un est le chemin du déni, l’autre, de la honte. Nous n’y sommes pas toujours soumis avec la même urgence, car la remise en question s’effectue parfois facilement.
En revanche, dans d’autres conditions, la remise en question s’avère plus difficile. Si bien qu’au bout d’un moment, nous nous retrouvons à devoir effectuer ce choix : soit j’accepte l’idée que je me suis trompé, ce qui entraîne un sentiment de honte plus ou moins intense, plus ou moins persistant ; soit je choisis le déni et je refuse d’imaginer cette hypothèse inconfortable. Dans les deux cas, il y a de la souffrance : une atteinte de l’ego dans le premier cas, un choc brutal contre le mur de la réalité dans le second cas. Seulement quand le mur semble parfois tellement loin, presque abstrait, il est bien plus facile de choisir la première option. Cependant, il est terrible d’éprouver de la honte envers soi-même. Notre orgueil est impacté ; nous nous sentons faibles et stupides. Nous aimerions tellement préserver l’illusion infantile que nous sommes plus forts, plus intelligents et plus sages que n’importe qui. L’orgueil humain est sans limites et il s’enflamme à la moindre occasion.
D’où le caractère plutôt séduisant de la seconde option : le déni. L’orgueil est préservé, comme le sentiment de contrôler la situation, d’avoir raison. Les illusions sur soi persistent, la dure vérité est provisoirement écartée. Mais c’est une pente glissante et dangereuse. Plus le temps passe, plus la réalité devient difficile à admettre. La réalité ne s’accepte pas par petits bouts indépendants, mais entièrement. Quant au bout d’un moment, la personne se sera trompée tellement longtemps et souvent, qu’il lui sera très compliquée et pénible d’admettre et reconnaitre ses torts. Il est facile d’admettre s’être trompé sur quelque chose après un déni de cinq minutes, d’une journée, voire d’une semaine. Mais après plusieurs années, ce n’est plus du tout la même chose.
Certaines personnes vivent dans le déni pendant une partie importante de leur existence, d’autres, toute leur vie. Lorsqu’elles voient que le mur de la réalité se rapproche, il leur semble qu’il est trop tard et impossible de faire marche arrière. Quand on construit pendant des années sa vie sur une illusion, il en résulte une peur légitime : celle, que la honte d’admettre nos torts, ne nous anéantisse entièrement. Certaines vont jusqu’à perdre leur travail, leurs amis, leur famille, pour ne pas se confronter à l’objet de leurs peurs. À ce moment-là, il ne s’agit plus de courir après une illusion charmante : il s’agit d’une véritable survie psychologique.
Seul celui qui accepte la réalité peut espérer y gagner quelque chose. Celui qui, en revanche, refuse la réalité, persiste dans le confort de ses illusions. Il sera constamment éreinté d’enjamber le fossé entre son monde imaginaire et le monde réel ; il se sentira progressivement coupé de sa famille, de ses proches, et de ses amis, à l’exception de ceux qui partagent ses illusions. La route du déni ne mène à rien d’autre qu’à l’épuisement psychologique, au malheur et à la perdition.
Le déni : est-ce que je peux m’en sortir ?
Bien évidemment on peut « guérir » du déni, mais cela prend du temps. Tout d’abord, il est important d’être aux côtés de personnes avec qui on se sent en confiance ; des proches qui sont prêts et capables de vous écouter, de tout entendre et surtout de ne pas juger. Ceux-ci devront vous confronter avec honnêteté et délicatesse à vos problèmes, à votre réalité, et arriver à vous faire parler au moment où vous vous en sentirez capable, sans forcer les choses, en y allant étape progressive. Les personnes dans votre entourage devront comprendre que vous ne faites pas exprès, et que vous n’avez pas vraiment conscience de vos comportements. Ces attentions vous aideront progressivement à accepter les faits, à vous ouvrir de plus en plus. Sortir du déni suppose de savoir se remettre en question. Or, cette qualité n’est généralement pas l’apanage des personnes qui vivent dans le déni. Cela nécessite une grande ouverture d’esprit et beaucoup de volonté pour aller de l’avant. En avoir conscience est déjà un grand pas.
Pour sortir du déni : La clé, une meilleure estime de soi.
Il y a un dénominateur commun aux personnes qui souffrent d’un manque d’estime d’eux-mêmes, c’est la tendance à se dénigrer. Le premier besoin de la psyché est d’avoir de l’attention et de la considération. Pour ceux qui ont reçu des critiques, des désaveux, et paroles blessantes, il est très facile de se répéter ces mêmes bandes sonores, et que ça devienne une sorte d’addiction. C’est pourquoi il faut éviter d’écouter une personne se déprécier, et se critiquer devant soi.
L’idée n’est pas de se dire des paroles positives et encourageantes en permanence. La solution est tout simplement d’arrêter de penser tout court, d’arrêter de s’évaluer en permanence, de se comparer. La meilleure façon d’arrêter de se dénigrer est d’arrêter de se regarder le nombril en permanence, d’être en permanence centré sur soi et sur ses contradictions, ses zones obscures et ses incapacités. Le manque d’estime de soi est le pendant du narcissisme chez un dépressif. Alors que chez une personne équilibrée, la capacité à être critique envers soi-même est le pendant de l’ambition.
Une meilleure estime de soi commence par une acceptation de ses faiblesses, de ses contradictions, d’apprendre de ses difficultés, par la capacité à transformer et faire de ses faiblesses une force. Pour améliorer votre estime de vous, il est essentiel de transformer votre voix intérieure de façon à la rendre positive et encourageante, de changer le pire en meilleur. Pour cela, vous allez devoir décider de faire les efforts nécessaires pour modifier la façon dont vous vous considérez.
L’estime de soi est un socle qui permet de grandir sereinement, de trouver l’énergie d’entreprendre et surtout de s’autoriser à être heureux.